A-t-il toujours été aussi rentable d’être concessionnaire ? La Vie éco se penche sur la question.
Le secteur de l’automobile a su se redresser après 2013, période difficile affichant une baisse de 12,7 % de ventes par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires des 13 distributeurs représentant la quasi-totalité des ventes au Maroc est passé de 19,2 milliards de dirhams en 2013 à 21,8 milliards de dirhams en 2015, soit une progression de plus de 12 %. Comment expliquer dans ce cas, qu’il ne soit toujours pas rare d’entendre que les concessionnaires automobiles gagnent de moins en moins d’argent ? Ces derniers écoulent, certes, plus d’unités depuis quelques années, mais avec des prix en baisse. C’est la raison pour laquelle le chiffre d’affaires n’augmente pas dans la même proportion des volumes vendus. Autrement dit, la rentabilité commerciale ne suit pas la hausse des ventes.
« Les prix du marché sont au plus bas »
Les prix du marché au Maroc, selon Adil Bennani, président de l’Aivam sont « au plus bas. ». Il rajoute : « En comparaison aux autres continents, notamment l’Europe, les distributeurs marocains étaient souvent desservis par des prix élevés. C’est le contraire qui se produit actuellement. Sur plusieurs modèles, nous sommes plus compétitifs puisque nous avons de plus en plus de produits avec les mêmes motorisations et dotations d’équipements, à des prix moins chers. ». Par le jeu de la concurrence et la course à l’expansion des réseaux, les professionnels du secteur n’ont d’autre choix que de tailler dans leur marge. En 2013, leur rentabilité commerciale était de 7 400 dirhams en moyenne par véhicule. Ce montant s’est vu s’abaisser de 1 000 en 2015, soit une marge moyenne de
6 400 dirhams par véhicule. Très vite, les distributeurs ont compris qu’il est important d’avoir plusieurs cordes à leur arc afin d’accroître leur chiffre d’affaires, en déployant par exemple des stratégies dédiées au service après-vente voire développer un réseau pour le véhicule d’occasion.
Khaled Atta