Convention fournisseurs sur l’intégration locale : Appel à l’implantation de nouveaux métiers et technologies

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Objectif : constituer une filière plus complète et intégrée en profondeur en complétant les écosystèmes mis en place par de nouveaux métiers et de nouvelles technologies non disponibles localement. Zoom sur les besoins en sourcing exprimés par PSA.

Le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, PSA, l’AMICA et la Fédération des Industries des Equipements pour Véhicules (France), ont organisé, lors de la 5ème édition de l’AMT, une convention fournisseurs sous le thème de l’intégration locale profonde. Le but étant de présenter aux équipementiers les besoins du constructeur en sous-traitance et de les inciter à l’accompagner dans le renforcement d’une base de sourcing compétitive et pérenne.  «Notre objectif est de constituer une filière plus complète et intégrée en profondeur en complétant les écosystèmes mis en place par de nouveaux métiers et de nouvelles technologies non disponibles localement», tient à préciser le Ministère. En ont bénéficié les fournisseurs de rang2 venus prospecter, dans le cadre de la mission commerciale initiée par la FIEV, car nul ne peut contester maintenant que l’arrivée des constructeurs automobiles au Maroc et de leurs équipementiers génère d’importants besoins locaux en métiers de rang 2 et de sous-traitance.

Lors de cette rencontre, les représentants de PSA Maroc ont exposé les grandes lignes du projet de Kénitra (véhicules et moteurs), les objectifs d’intégration locale, les besoins en fournisseurs de rang 2, la politique et l’organisation des achats ainsi que leurs attentes à l’égard des fournisseurs. Ils ont également annoncé que le démarrage de l’usine de Kénitra est prévue pour 2019 avec une production estimée à 90 000 voitures et 90 000 moteurs pour passer, à terme, à 200 000 véhicules et 200 000 moteurs. Les travaux de réalisation du complexe industriel ont déjà commencé et ceux liés au terrassement sont en cours d’achèvement. Par ailleurs, la construction des bâtiments est prévue pour début 2017.

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Le choix de s’implanter au Maroc est stratégique pour le sourcing

Pour Rémi Cabon, Directeur du projet PSA Maroc : «Notre choix s’est porté sur le Maroc car c’est un pays compétitif, jeune, aux portes de l’Europe. C’est un vrai hub logistique vers l’Afrique et le Moyen Orient. En plus, l’Etat marocain a conclu des accords de libre-échange avec beaucoup de pays ce qui nous facilitera l’exportation. Le Maroc a également fait du développement de sa filière automobile une priorité nationale offrant des incitations avantageuses aux entreprises qui s’y implantent. Et bien sûr nous aussi nous allons bénéficier de ces initiatives». Et d’ajouter : «Nous avons décidé de faire de l’usine de Kénitra un bassin de sourcing pour l’ensemble du bassin ibérique mais aussi pour nos usines en Europe». 

S’adressant aux équipementiers,  Jean Baptiste Formery, Directeur des Achats et Pièces véhicule chez PSA, a déclaré : «Nous avons besoin de fournisseurs solides avec un fort niveau de compétition et qui ont compris ce message stratégique de l’intérêt de s’implanter au Maroc. Grâce à la filière automobile du Maroc qui est beaucoup plus compétitive et intégrée, nous sommes très confiants quant à l’atteinte de notre ambition de sourcing d’1 milliard d’euros à l’horizon 2025».

Les responsables ont applaudi l’implantation de 20 nouveaux sites au Maroc, pour répondre aux futures commandes de PSA, mais ce n’est pas suffisant, selon eux. Ils exhortent les équipementiers à venir s’installer au niveau du parc fournisseur qui s’étale sur 37 hectares à Kénitra. «Il y a lieu de rappeler l’engagement de PSA d’atteindre 60% d’intégration locale lors du premier lancement et 80% à terme dans la production d’un véhicules. L’idéal c’est d’arriver à avoir toutes les commodités au Maroc avec un très bon niveau d’intégration locale pour créer un bassin d’avenir de sourcing qui dépassera largement les besoins du Maroc et de l’Espagne et qui couvrira même ceux de la France.», a affirmé Jean Baptiste Formery.

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Les métiers qui manquent au Maroc pour répondre aux besoins de PSA

Les messages des responsables de PSA aux équipementiers de rang 2 et rang 3 étaient clairs. Ils ont cerné leurs besoins et les métiers à développer ou à localiser au Maroc. Haithem Aidi, Chef de projet achats PSA Maroc  a donné une liste non exhaustive des principales technologies jugées importantes pour le groupe. Il s’agit des matières plastiques, de la fonderie, de l’aluminium, de l’activité d’usinage, pour leurs pièces, de la suspension et la direction. Le traitement de surface, les tubes en acier, en aluminium et en inox, l’électricité, l’électronique (des lignes de CMS, PCB, de connectivité,  des moteurs électriques pour les vitres) sont également à développer. PSA a aussi besoin de fournisseurs spécialisés dans l’emboutissage à chaud, PDM, MTP pour les produits d’étanchéité et au niveau de l’intérieur, de la mousse, des feutres et du process de moussage, etc.

Maximiser l’implantation des métiers et des technologies

Les participants ont eu également droit à une présentation de l’offre Maroc pour le secteur automobile, par Abdelouahed Rahal, Chef de Division Automobile – Aéronautique au sein du Ministère de l’Industrie. Ce responsable a passé en revue les objectifs du Royaume, l’évolution de l’industrie, le plan de développement à la filière ainsi que les mesures d’aides générales et spécifiques aux fournisseurs du projet PSA. «J’invite les fournisseurs à considérer le Maroc comme une plateforme de sourcing aussi bien pour le marché local pour réponse aux besoins des constructeurs mais aussi pour l’export, que pour bien pour servir les besoins de Renault qui a un objectif de sourcing de 2 milliards d’euros et de PSA qui a un plan de sourcing d’1 milliard d’euros», a déclaré Abdelouahed Rahal qui a souligné que le Ministère et les différentes parties travaillent sur la mise en place d’ une offre logistique complète pour réduire les coûts. Il a également mis en exergue l’offre locative qui englobe une subvention qui s’étale sur 6 ans et la mobilisation des banques nationales pour l’accompagnement des équipementiers dans leur installation.

Quant à Tajeddine Bennis, Président de la Branche Automobile de l’AMICA, DG Snop Tanger, il a présenté le processus du développement de la filière industrie automobile au Maroc avec un focus sur les besoins identifiés pour les rangs 2 et 3. (voir graph). Selon lui, «il y a encore énormément d’opportunités et de parts de marché à prendre pour les équipementiers de rang 2 et rang 3 au Maroc». « L’implantation de projets constructeurs a permis la diffusion de cette culture de compétitivité et de qualité. Ainsi, les fournisseurs de rang 2 et 3 trouveront le terrain bien préparé, ce qui représente une garantie pour le développement de leur activité», argue-t-il. A rappeler qu’outre les besoins de Renault et PSA, il y a également les commandes prévues de Ford et Volkswagen, ce qui représente de belles opportunités à saisir.

Témoignages d’équipementiers de rang 1 et rang 2

Lors de cette rencontre, des équipementiers de rang 1 ont témoigné de leur expérience liée à leur installation pour fournir PSA. C’est le cas de Magneti Marelli et de Valeo. «Le Maroc doit devenir une source compétitive pour exporter au-delà de la zone ibérique. Pour ce faire, nous avons besoin de fournisseurs locaux en câblage et moteurs électriques, entre autres, mais aussi de matières premières tels les tubes d’aluminium, etc», ont souligné les responsables de Valeo

D’autres équipementiers de rang 2 ont  décidé de s’implanter au Maroc, et ont également témoigné, dont Leman Industrie, Savoye Moulage et Mecalp Bontaz. Pour Jtekt, qui est le 19ème équipementier mondial, il envisage également une implantation au Maroc pour localiser l’activité de la direction assistée électrique. «Nous livrons Renault, depuis l’Europe, mais depuis l’arrivée de PSA qui est notre premier client nous étudions le projet d’installer une usine au niveau de Tanger Automotive City dont le démarrage est prévu pour 2018/2019», a souligné le directeur général, Laurent Perrotte.

Il est à rappeler que ces équipementiers ont décidé de suivre le groupe PSA qui a décidé en 2015 de lancer un projet industriel au Maroc portant sur l’implantation d’une usine de production de véhicules et de moteurs à Kénitra pour servir les besoins de la région Afrique et Moyen Orient, et le renforcement du sourcing de composants automobiles au Maroc. Avec les modèles de ses trois marques, Peugeot, Citroën et DS, mais aussi avec une offre large de services connectés et de mobilité avec la marque Free2Move, le constructeur français répond aux nouveaux usages de l’automobile.  
Nadia Dref

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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