Rutilant, superbement équipé des tout derniers équipements, Garage Ket’s attire l’œil immédiatement et l’ampleur des services séduit l’automobiliste. Des professionnels bien formés y travaillent et pourtant son fondateur était assez loin de l’auto…
Si vous aimez les histoires romanesques, vous ne serez pas déçu, la famille Elkettani va vous offrir le canevas pour un prochain film. Il était donc une fois – il faut toujours commencer comme ça – un homme encore trop jeune pour être en retraite mais qui avait estimé que le nombre d’années à travailler était déjà bien atteint, un homme, donc, qui prenait un café avec un voisin. Celui-ci s’étonne qu’Abdelahad Elkettani, à 50 ans et en pleine forme, ne pense pas à créer quelque chose pour son fils de 23 ans, employé dans l’automobile chez Sopriam. Abdelahad Elkettani se montre sceptique, certes il est jeune, il a 50 ans mais sa carrière est accomplie : Il a travaillé dans le textile pendant une courte durée et s’est donné à fond dans la téléphonie, à fond, puisqu’il est dans les premiers à introduire le téléphone portable NMT (Nordic Mobile Telephon) qui a fait les beaux jours de Nokia (Mobira) et d’Erikson. Son expérience de longues années dans le secteur lui permet de monter sa propre structure de téléphonie, plus exactement de télécommunications qu’il a l’opportunité de vendre à l’aube de ses 50 ans, âge où il décide de prendre sa retraite anticipée. Nous voici revenus au moment où les propos de son voisin le tracassent. Il rentre alors à la maison et sur le chemin découvre un espace dévolu à un garage. Cela l’interpelle et l’idée fait son chemin, tandis qu’il retrouve son fils et lui propose de lui offrir un atelier de pneumatiques : « Au départ, Mon fils a pris peur, il était tout jeune et la responsabilité d’un atelier de remplacement et vente de pneumatiques lui semblait trop importante. Je l’ai emmené voir un Midas, cela lui a plu et l’aventure a pu commencer ! Certes, mon fils m’avait demandé un petit garage et il en a eu un gros, mais je suis fier de la réalisation, de l’équipe et du résultat que l’on a. Avant cela, une bonne fortune nous est arrivée … » nous raconte Abdelahad Elkettani.
Un équipement hors pair
L’aventure se poursuit de manière aussi étonnante. Une fois l’emplacement retenu et la décision prise, Abdelahad Elkettani se tenait dans le local (il n’y avait encore rien d’installé) quand une dame s’approche et lui demande si c’était une création et s’il y avait des emplois à pourvoir ? Elle songeait à son frère en recherche d’emploi, une personne très compétente dans la mécanique et aussi l’agencement de garages comme allait le découvrir Abdelahad Elkettani … Il le reçoit dès le lendemain et l’embauche. Le bénéfice de cette embauche dépasse les espérances : cet employé a une solide expérience qu’il met au service de l’agencement du garage, de l’acquisition des équipements, des choix énergétiques, de la sélection des fournisseurs… Son expérience n’était pas feinte et révèle un homme compétent et astucieux qui connaît tout ce qu’il faut savoir sur un garage. Il participe aussi aux embauches des collaborateurs « même la peinture des sols ». Au bout d’un an, cet employé qui a tant apporté au garage doit s’en aller et c’est au « second » de prendre la suite. Monsieur Dioum, sénégalais d’origine, se révèle lui aussi très compétent et prend la relève pendant qu’Amine, le fils d’Abdelahad Elkettani démissionne de Sopriam pour les rejoindre. Amine s’occupe principalement de rechercher les pièces qui sont difficiles à obtenir et qu’il découvre parfois à la ferraille. « Les pièces pour les voitures françaises ont encore des prix acceptables pour les clients, pas pour les allemandes c’est plus difficile. C’est à la demande des clients qu’on va à la casse, parce nous, nous préférons acheter des pièces neuves sans risque. Nous avons d’ailleurs constitué un petit stock dans le garage. Nous avons agrandi progressivement le panel de fournisseurs car un ou deux ce n’est pas suffisant. En outre l’entraide avec les fournisseurs s’avère importante. Il est essentiel de tisser de bonnes relations avec des partenaires. Ce que l’on va accomplir aussi avec Eurorepar ».
Suite avec Eurorepar…
Le film se poursuit lorsqu’Abdelahad Elkettani rencontre un de ses amis qui travaille chez Sopriam et lui propose de prendre l’enseigne Eurorepar. L’établissement est bien situé, il a des équipements très modernes et efficaces, de bons mécaniciens, : il lui reste à prendre un panneau qui lui apporte une plus grande notoriété et bien sûr tous les services que propose Eurorepar. C’est ainsi que le garage se pare des couleurs de l’enseigne du constructeur. Qui vient s’ajouter aux premières amours d’ Abdelahad Elkettani, les pneumatiques, son métier principal, avec le service rapide et la mécanique. Il représente principalement Dunlop et Bridgestone, deux marques premium auxquelles il a adjoint « Waterfall un pneu turc importé par Continental et qui correspond bien aux besoins des petits budgets. En fait, je prends un peu toutes les marques et j’ai 1625 références en catalogue. Je tourne avec 3 ou 400 pneus. » Et puis le petit garage est devenu grand parce que la stratégie insufflée par Abdelahad Elkettani dès le début est porteuse : « Nous nous adressons principalement aux flottes d’entreprises, les grands comptes, les LLD. Notre fonds de commerce ce sont des sociétés, des flottes avec 60 à 80 véhicules jour, soit 80 000 véhicules / an, en comptant aussi avec la clientèle de passage ». Pour servir jusqu’au bout la clientèle, un accord a été passé avec une carrosserie « qui est plus qu’un partenaire, c’est un ex-client peintre qui travaille avec nous de belle manière. J’aimerais d’ailleurs que mon fils adjoigne un atelier de carrosserie à l’atelier de mécanique. » Mais Amine saura-t-il suivre l’enthousiasme de son père qui a déjà douze ans d’aventure auto (alors qu’il était en retraite !) et qui s’occupe de la gestion avec sa femme ? Difficile de se lancer quand les parents apportent autant à l’entreprise. Et si pratique… En tous les cas, il a les clés d’un très beau garage, à lui de poursuivre une aventure aussi passionnante ! Que nous raconterons certainement…Hervé Daigueperce
