Hakim Abdelmoumen, Président de l’AMICA

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«Les industriels marocains doivent intégrer ce secteur par la grande porte, à travers des partenariats internationaux»

Dans cette interview, le président de l’Association Marocaine pour l’Industrie et le Commerce de l’Automobile (AMICA), Hakim Abdelmoumen, revient sur les opportunités d’investissements offertes aux industriels marocains grâce au Plan d’Accélération Industrielle et aux Ecosystèmes. Il met également l’accent sur le partenariat stratégique conclu entre Induver et AGC Automotive permettant la création d’une usine de vitrage, à Kénitra, et, parallèlement, un transfert de savoir-faire et un accompagnement, de l’opérateur marocain, dans son développement commercial en Europe.

En tant que président d’Induver, quel est votre avis sur votre alliance avec la filiale européenne du groupe japonais Asahi ?

Pour nous, c’est un gros investissement, qui démarre à 1,2 milliard de DH, et qui va être porté à 1,5 milliard de DH ensuite. Notre alliance avec ce grand groupe international, porte sur deux axes majeurs. Un projet à Kénitra pour produire 1,2 milliard de carsets destinés à l’export. Cette co-entreprise va produire toute la gamme de vitrages dédiée au secteur automobile. Cela va apporter 2 % d’intégration supplémentaire au Maroc.  C’est une des premières co-entreprises que nous avons dans le secteur, entre une multinationale et un groupe marocain.

Toujours dans le cadre de ce partenariat gagnant-gagnant, Induver pourra, grâce à l’entrée de ce géant japonais dans son capital, s’ouvrir davantage sur le marché international, diversifier sa gamme de produits et gagner en compétitivité et en qualité. Quant à la firme japonaise, cette alliance lui permettra de renforcer son positionnement dans le continent africain. Je tiens à préciser que c’est un investissement dans le long terme, à haute valeur ajoutée technologique et industrielle. D’ailleurs, nous avons établi un business plan qui s’étale jusqu’en 2030.

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Dans quelle mesure les équipementiers internationaux peuvent-ils être une force de proposition dans la professionnalisation de la filière?

Le meilleur exemple est l’alliance Induver- AGC Automotive  qui est une concrétisation de la vision dédiée au secteur automobile. En effet, grâce à la dynamique instaurée par les écosystèmes, un grand nombre d’opportunités se sont présentées aux industriels de la filière. Ce qui est important, c’est qu’il s’agit d’un grand signal pour les industriels marocains qui doivent intégrer ce secteur par la grande porte, à travers des partenariats internationaux.

Nous souhaitons que les industriels marocains puissent franchir ce pas. Aujourd’hui, les écosystèmes, leur ont donné l’opportunité de remonter dans le train, de refournir les constructeurs automobiles, les donneurs d’ordre et les multinationales.  Mais, ce n’est pas suffisant. Un pas supplémentaire doit être fait pour créer des alliances avec des opérateurs mondiaux, afin de mettre en place des investissements majeurs.

Rappelons, à ce titre, que les Ecosystèmes et le Plan d’Accélération Industrielle permettent, plus que jamais, de rallier des industriels marocains avec des multinationales sur des investissements d’envergure à haute valeur ajoutée. J’invite, donc, les industriels nationaux à nous rejoindre.

Comment assurer le développement très rapide de la formation alors que le personnel qualifié manque ? Comment pallier ce déficit en main d’œuvre qualifiée ?

Le dispositif de formation est déjà mis en place. En tant que président de l’Amica, je préside des Instituts de formation aux métiers de l’industrie automobile, qui sont là pour accompagner la dynamique industrielle. Dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle, un partenariat a été conclu avec la filière, l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail et les IFMA pour former 90 000 profils entre 2015 et 2020. Ces profils ont bien été identifiés, région par région, métier par métier, afin de mettre à la disposition des industriels, des compétences qualifiées leur permettant de renforcer leur productivité et d’améliorer leur compétitivité. Outre la mise en place de quatre Instituts de Formation aux Métiers de l’Industrie Automobile, à Casablanca, à Kénitra et à Tanger, le Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 prévoit des aides directes à la formation allant jusqu’à 65.000 dirhams/personne. 

Propos recueillis par Nadia Dref

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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