HOPIC : une histoire fondée sur le courage et le respect

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Entreprise de distribution de pièces assez atypiques, Hopic est surtout une histoire d’hommes d’honneur, respectueux et travailleurs. Hopic, c’est aussi une création d’un self made man désireux de gagner sa vie en aimant son métier, heureux de se rendre sur son lieu de travail. Récit.

Rencontrer Saâd Benamour n’est pas difficile, l’écouter rend silencieux, et lui poser des questions, c’est un peu comme entrer dans sa vie par effraction, parce que monsieur Benamour n’a rien à cacher et qu’il agit en homme libre, surtout en homme responsable, adulte, une position qu’on n’hésite pas à relier à la profonde admiration qu’il voue à son père. Il est étonnant de constater comment un chef d’entreprise accompli, reconnu et qui n’a rien à prouver, ne manque jamais de citer les propos de son père qui l’ont aidé, mis sur le bon chemin. La reconnaissance n’est pas la moindre de ses qualités. Son père était un industriel réputé, œuvrant dans d’autres secteurs d’activité que la pièce automobile mais maîtrisant les process de l’industrie et de la conduite des affaires. Son savoir-faire distillé par quelques formules bien pensées a servi son fils qui s’était détaché d’un premier emploi pour voler de ses propres ailes. En réalité, Saâd a toujours voulu être indépendant. Etudiant en électrotechnique en Belgique et en France, il avait déjà pensé à monter une affaire d’enseignes lumineuses, projet qu’il mettra en œuvre plus tard, après avoir décidé de dessiner son propre chemin. Mais revenons à ses débuts…

5 ans dans la pièce détachée

Alors qu’il revient au Maroc, son père lui propose de travailler chez un ami à lui, dont il est aussi actionnaire de l’entreprise. Pour le jeune Saâd, l’offre est séduisante parce qu’elle touche à deux sujets sensibles chez lui : d’une part, le contact avec le client, la relation qu’on entretient des deux côtés d’un comptoir, de l’autre, travailler en lien avec les industriels. Pour celui qui rêvait d’un poste de technico-commercial, la carrière commençait bien : « J’ai toujours eu le commerce dans la peau, et cela a toujours constitué un plaisir pour moi. Si j’ai fait des études techniques, c’était pour apporter une crédibilité à mon discours commercial, savoir de quoi je parlais face à un client. Lorsque mon père partait acheter des machines, il s’entourait d’un technicien qui lui confirmait que la machine répondait bien aux critères énoncés. C’est peut-être pour cela que je voulais obtenir cette culture technique, pour pouvoir décider seul et en toute connaissance de cause des achats que je souhaitais effectuer. Pour moi, c’était nécessaire et cela m’aidait à mieux servir ma passion qui était de bien comprendre et servir le client en maîtrisant le produit. » Pendant cinq ans, Saâd Benamour travaille chez Somadeco et apprend le métier de la pièce détachée et fait du commerce un plaisir. Par ailleurs, il veut moderniser, et faire passer l’entreprise dans l’ère technologique d’aujourd’hui. Un souhait pas forcément partagé par la direction générale moins impliquée que lui dans les nouvelles technologies. Qu’à cela ne tienne, Saâd Benamour quitte l’entreprise pour revenir à ses premiers rêves, les enseignes lumineuses…

Des enseignes lumineuses
à la pièce de carrosserie

Avant de partir, il avait contribué à créer une affaire d’enseignes lumineuses avec un ami d’enfance dans des moments de temps libre. Cela leur offrait de bons moments à passer ensemble à développer cette petite structure. Il compte alors en faire son emploi à plein temps et rachète les parts de son ami désireux également de faire autre chose. Saâd se retrouve seul au bas de l’échelle – il était cadre commercial et n’hésite pas à faire du porte à porte pour trouver des clients. Il doit savoir tout faire, de la conception au commerce, des achats à la livraison. Progressivement, Saâd Benamour étoffe son catalogue produits en travaillant l’accessoire automobile (les housses, les tapis etc.), il n’entre donc pas en concurrence avec son ancien partenaire puis de proposition en proposition de ses clients, il poursuit la diversification de l’activité avec les pièces de carrosserie qui constituent toujours l’activité première de Hopic version auto. « Lorsque je me suis retrouvé seul chez Hopic que j’avais créé avec mon ami (Hopic voulant dire Holding pour l’industrie et le commerce, une appellation suffisamment neutre pour pouvoir faire beaucoup de choses), j’ai tout fait de A à Z puis j’ai commencé à recruter des commerciaux et petit à petit j’ai monté une société de vente d’accessoires que j’importais de partout. Entre temps il arrête l’activité enseignes lumineuses pour ne travailler que la pièce automobile et l’accessoire.

Revenir à la pièce en toute
liberté et en philosophe

Lorsqu’il revient à la pièce, il ne bénéficie pas de la notoriété d’un nom connu sur le marché. Hopic est plus connu pour les enseignes puis pour les accessoires que pour la pièce. Pourtant il suit un conseil de son père : « Si on a une bonne réputation sur le marché, ce n’est pas nous qui allons vers le fournisseur mais le fournisseur qui vient à vous et c’est effectivement ce qui s’est passé même si son premier fournisseur l’avait quand même sidéré : « J’ai rencontré le patron d’Euro light à la foire, et sans que je lui demande quoi que ce soit, il m’a accordé des facilités de paiement jusqu’à 90 jours ! Par la suite, les autres fournisseurs sont venus vers moi et la fidélité a fonctionné : A la longue, on crée des amitiés aves les fournisseurs et de la fidélité. C’est plus important que le chiffre d’affaires réalisé.  Lorsque je choisis un nouveau fournisseur, je privilégie son honnêteté et le contact humain. L’un d’entre eux est venu 6 fois me voir mais j’ai toujours refusé de travailler avec lui parce qu’il n’était pas sérieux. » Et lorsqu’on lui demande quelles sont ses qualités de manager il répond : je ne suis pas un manager, j’aime ce que je fais et un bon employé, c’est quelqu’un qui travaille avec plaisir. Je crois qu’il y a l’art et la manière de faire son travail et de gérer une entreprise. Si l’on y regarde bien, nous vendons tous les mêmes pièces, que nous importons de la même façon et que nous vendons. Ce qui fait la différence, ce sont des prix similaires, notre sincérité et notre honnêteté. » 

De père en fils

« Lorsque j’ai créé Hopic, mon père ne m’a jamais demandé de comptes et avait coutume de dire : « Réponds-moi toujours oui mais fais à ta manière. » J’ai toujours écouté ses conseils. A telle enseigne que la première fois que j’ai entrepris de faire une grosse commande et que j’hésitais, je lui ai demandé ce qu’il en pensait et il m’a répondu : fais la commande que tu as prévue mais répartis-les en deux livraisons. » C’était simple mais cela m’a beaucoup aidé et rassuré !  Mon père venait de temps en temps ici sans intervenir mais assurait quelques tâches qui me faisaient gagner du temps. Je pense que l’on doit arrêter de travailler progressivement et j’ai beaucoup appris auprès de lui sans que cela soit une contrainte. C’est ce que je vais m’employer à faire avec mon fils. »

La relève est-elle assurée ?

Mon fils fera ce qu’il voudra, il peut choisir de travailler avec ma femme qui dirige des boutiques de chocolat ou avec moi dans l’entreprise de pièces ou faire autre chose qui lui plaît mieux. Je sais que la gestion d’entreprise lui plaît mais quel choix fera-t-il ? Et l’on comprend mieux sa réponse quand on avait demandé à Saâd ce qu’il comptait faire pour assurer la croissance de l’entreprise et qu’il avait répondu : « moi, je ne sais pas comment je vais progresser ! ». Entre l’incertitude de la reprise familiale et les choix à prendre pour répondre et anticiper sur les mutations du secteur et plus généralement des problèmes d’approvisionnement, des hausses de coûts etc. difficile de se prononcer. Pourtant Saâd est toujours volontaire pour venir travailler et trouver des solutions. Saâd Benamour aime son métier et son métier le lui rend bien. C’est aussi pour cela qu’il est entré au GIPAM.

Le Gipam pour faire avancer les choses

Promoteur de la pièce d’origine, du premium et du moyen de gamme (attention, pièces d’origine ne veut pas dire pièces de constructeur, et le patron d’Hopic n’aime pas l’utilisation galvaudée de ce mot) chez Hopic, Saâd était bien placé pour entrer au GIPAM, (Groupement Interprofessionnel de l’après-vente Automobile). « Je suis trésorier adjoint au sein de l’organisation parce que nous nous partageons les tâches. On voudrait bien assainir le marché et il y a toujours beaucoup à faire dans ce domaine. Nous travaillons beaucoup plus avec l’Etat que nous souhaitons responsabiliser encore davantage. Nous essayons aussi de trouver un terrain d’entente entre les fabricants locaux et les importateurs. Là encore, le problème de l’expression pièce d’origine est souvent mal remployé. Que signifie par exemple un pneu d’origine ? Il nous faut parler de pièces de qualité, garanties par des fournisseurs reconnus qui nous donnent des informations sûres. »

En tous les cas, Hopic, est prêt à affronter les défis à venir, fort de pièces de qualité, et d’une philosophie du plaisir de travailler. A suivre… Hervé Daigueperce

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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