La pénurie des semi-conducteurs continue d’impacter le secteur automobile

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En raison d’une pénurie mondiale de semi-conducteurs due à la pandémie de Covid-19, la production de véhicules neufs a été ralentie en 2021, d’autant plus que les ventes ont été affectées. Le Maroc ne fait pas exception, mais semble moins impacté que d’autres pays.

L’industrie automobile, comme bien d’autres secteurs, est dépendante des semi-conducteurs. Ces matériaux sont utilisés dans les circuits intégrés ou les puces électroniques. Ils sont donc indispensables pour la plupart des systèmes d’un véhicule. Il y a quelques années, les semi-conducteurs étaient cantonnés au système d’info-divertissement, au contrôle moteur, aux airbags ou à l’ESP. Aujourd’hui, avec le nombre grandissant d’Adas, des systèmes électriques ou encore de la connectivité, la puissance informatique doit être supérieure et seuls les semi-conducteurs modernes permettent d’y répondre. Par exemple, une Mercedes Classe S peut cacher jusqu’à 2.444 semi-conducteurs !

Des pertes mondiales colossales

Les semi-conducteurs font aujourd’hui défaut sur le marché mondial en raison de la crise sanitaire, ce qui entraîne un ralentissement de la production, voire même un arrêt pour certaines usines. Effectivement, à la reprise de l’activité des usines, les producteurs de semi-conducteurs ont dû faire face à une importante demande, en grande partie de la part des usines d’équipements informatiques. Or, la part du marché automobile dans la demande de semi-conducteurs reste minime. C’est la raison pour laquelle les producteurs servent les autres secteurs en priorité.

À l’absence de ces composants électroniques, les véhicules ne peuvent plus être fabriqués. Et d’après les dernières estimations : 7,7 millions de véhicules ne seront pas produits cette année. Cette situation pourrait causer une perte de 210 milliards de dollars à l’industrie automobile en 2021. Cette perturbation sans précédent pour le secteur n’épargne pas le Maroc, qui au niveau du volet constructeur a peu de visibilité sur les issues de reprise des activités. 

Au Maroc : une demande en hausse et une absence de véhicules

Les derniers chiffres de l’AIVAM montrent que malgré la croissance enregistrée au niveau des ventes de voitures neuves depuis le début de l’année 2021, les ventes sont en chute en comparaison avec la même période de l’année 2020. Et ce n’est pas la demande qui fait défaut, loin de là, elle suit une tendance haussière selon Adil Bennani, président de l’AIVAM. C’est plutôt le manque flagrant de voitures sur le marché et le stock qui ne permet pas de satisfaire la demande qui est à l’origine de cette chute des ventes. « Nous sommes face à un réel chamboulement de la chaîne logistique mondiale dans l’automobile. La pénurie des semi-conducteurs à l’échelle internationale impacte lourdement les professionnels du secteur. Même au Maroc, nous accusons aujourd’hui le coup »,  déclare Adil Bennani.

En ce qui concerne les concessionnaires, selon Adil Bennani qui chapeaute également le groupe d’Auto Nejma au Maroc, les délais de livraison des véhicules se voient allongés de trois à huit mois. Il explique aussi que ce retard cause l’absence de véhicules à exposer et s’inquiète par rapport à cette situation.  De la part des constructeurs automobiles au Maroc, Renault a enregistré un arrêt de plusieurs jours d’activité depuis le début de la crise des composants. De ce fait, la firme française essaye de s’adapter à ces contraintes d’approvisionnement grâce à la flexibilité de son outil industriel : « nous n’avons pas de visibilité jusqu’à présent, nous essayons d’ajuster au mieux la production en fonction de l’évolution de la situation », explique le Groupe Renault Maroc.

Le Maroc moins impacté que d’autres pays

Une source qui suit de près ce dossier indique : « que le Maroc est relativement moins touché que d’autres pays par cette pénurie ». Cela s’interprète par le fait que les constructeurs favorisent la logique des parts de marché à préserver, dans la gestion de leur stock de semi-conducteurs. 

Plus concrètement, avec un calendrier d’approvisionnement incertain et un stock limité, les constructeurs automobiles font tourner les usines qui fabriquent les modèles les plus demandés, dans une logique de positionnement et de préservation de part de marché. « Il se trouve que les voitures fabriquées au Maroc sont fortement demandées », cela n’empêche en aucun cas des arrêts de la chaîne de production. Plus encore, il est même possible que les chiffres à l’export soient affectés d’ici la fin d’année 2021. 

Haytam Boussaid

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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