L’outil de diagnostic à la peine

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Alors que tous les spécialistes s’accordent à dire que les ventes d’outils de diagnostic peinent à éclore, surtout en cette période de confinement, il devient légitime de se poser la question de la réparabilité des véhicules au Maghreb…

Lorsque les grands de l’équipement de garage, les marques internationales d’outils de diagnostic font le compte des commandes en outils de diagnostic au sud de la Méditerranée, ils s’inquiètent : comment opèrent les mécaniciens pour intervenir sur des véhicules d’aujourd’hui (et même des 5 ou 10 ans passés) sans être équipés d’outils de diagnostic dignes de ce nom. Mehdi Baumel, représentant la marque Delphi sur l’Afrique du nord, se préoccupe de cette situation qui pourrait être préjudiciable à la sécurité des automobilistes : « Nous avons confié la distribution des outils de diagnostic à des gens très sérieux que ce soit en Algérie, au Maroc ou en Tunisie et nous nous apercevons que les ventes d’outils ne sont pas au rendez-vous, et, surtout, très éloignées des besoins du parc circulant. Certes, la période dans laquelle nous vivons n’est pas propice aux achats, mais cela n’empêche pas les mécaniciens d’être obligés de passer par des outils de diagnostic pour intervenir sur les voitures. Or, malgré les aides que nous mettons en place, les communications que nous effectuons sur des sites spécialisés (nous renvoyons toutes les demandes sur nos distributeurs officiels), les commandes ne sont pas à la hauteur du marché et je crois pouvoir dire que c’est vrai pour la plupart des grandes marques internationales premium ». Une situation qui ne manque pas d’intriguer l’ensemble des opérateurs. 

Les chinois plus prompts que les européens

L’explication la plus logique – et, hélas, la plus commune pour nombre de familles de produits, c’est le recours des mécaniciens aux appareils chinois de piètre qualité. Ils sont beaucoup moins chers (parfois jusqu’à 3 ou 4 fois) mais ne rendent pas les mêmes services, car ils ne disposent pas des bonnes informations, encore moins sur les derniers véhicules. Le danger réside dans le fait qu’utiliser un outil de diagnostic qui ne délivre pas les bons diagnostics, cela conduit inévitablement à des problèmes plus ou moins graves, comme la non réparation des pannes jusqu’à l’endommagement d’autres pièces ou circuits et bien sûr des pertes de temps, d’argent et beaucoup de réclamations et d’indemnisation. Sans compter les risques d’accidents et de mise en danger des personnes. Les appareils de Diag achetés sur des sites chinois sont aussi souvent contrefaits et n’ont d’appareil de diagnostic que le nom. Là encore, il faut revenir aux réseaux des importateurs distributeurs officiels pour se protéger, bénéficier du soutien de l’équipementier et protéger ses clients et personnels.

Se méfier des apparences

Toutefois, il convient de mettre un bémol à la réprobation générale sur les outils chinois et sur le manque à gagner des opérateurs importateurs de produits européens. D’une part, il faut distinguer chinois et chinois et d’autre part, il devient nécessaire, pour les européens (ou américains), de trouver un compromis. Sur le premier point, citons notre confrère de Décision Atelier, Fabio Crocco qui évoquait Autel en ces termes en début d’année : « Depuis deux ans, la marque chinoise d’outils de diagnostic Autel connaît une progression remarquée de ses ventes en Europe comme en France. Son secret : une gamme de produits de bonne facture, performants et complets auxquels aucun véhicule ne semble résister. » Alors, certes, de fabrication chinoise, mais des produits qui sont désormais reconnus en termes de qualité, tandis qu’Autel s’est adjugé la première place des outils de diagnostic au monde dans sa catégorie ! Dans le même ordre d’idée, Ahmed Hadj Abderrahmane, le directeur général de Mon Véhicule, se félicite de son fournisseur chinois avec lequel il n’a jamais de problèmes, tandis qu’il reproche aux européens de ne pas être suffisamment réactifs. Plus gênant, apparaît le positionnement prix des grandes enseignes européennes qui ne passe pas, y compris en Algérie, où les professionnels ont plus de moyens que leurs confrères marocains ou tunisiens. Un positionnement prix trop élevé qui jette dans les bras des chinois (et pas les meilleurs) les mécaniciens peu regardants. Un point sur lequel tout le monde s’accorde : il est temps que les garages s’équipent en outils de diagnostic, les réseaux constructeurs vont renaître de leurs cendres prochainement, il ne faudrait pas que les indépendants restent sur le bas-côté de la route, faute d’équipements leur permettant de réparer les véhicules récents et à venir.

Hervé Daigueperce

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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