Voici un anglicisme qui a toute sa place lorsque l’on parle de pièces de rechange d’automobiles. Le sourcing est employé dans le monde des affaires pour qualifier l’acte qui vise à réduire le coût général des achats. Cette expression anglo-saxonne qui signifie « recherche d’une source » est utilisée pour désigner l’action de recherche, localisation et évaluation d’un fournisseur ad hoc, afin de répondre à un besoin spécifique, qu’il s’agisse d’un bien ou d’un service.
Quelle est la stratégie du Maroc en matière de sourcing automobile ?
Lorsque l’on parle des trois écosystèmes automobiles implantés au Maroc, et qui ne sont nuls autres que Renault, PSA et BYD, on parle de l’objectif de réussir, à terme, à produire un million de véhicules par an. Une telle capacité de production permettrait au Maroc de se placer dans la ligue majeure des pays producteurs d’automobiles dans le monde. Cependant, l’objectif n’est pas de construire uniquement des voitures, mais également de fabriquer des pièces de rechange composant ces mêmes voitures et qui seront à leur tour commercialisées et exportées.
Deux milliards de pièces détachées
Un tel virage en matière de sourcing a déjà été amorcé au Maroc avec Renault. La marque au losange produit près de 340.000 véhicules dans son usine de Tanger et pas moins de 90.000 à l’usine de Somaca à Casablanca. A côté, les écosystèmes marocains produisent ces pièces localement pour alimenter les deux usines de Renault au Maroc. Ces pièces sont également exportées pour fournir des revendeurs présents un peu partout dans le monde. Pour le Maroc, l’objectif est de réussir à produire, à commercialiser et à exporter, à terme, pas moins de deux milliards de pièces détachées. Pour ce faire, le Maroc a signé trois contrats différents l’un avec Renault, un autre avec PSA et un troisième avec Ford. D’autres contrats avec d’autres constructeurs sont actuellement en négociation.
Des réalisations importantes grâce au sourcing…
Grâce au sourcing, le Maroc a pu réaliser un volume de 100 milliard de DH à l’export. Et si le Maroc ne ménage aucun effort pour favoriser les écosystèmes des équipementiers, c’est parce que lorsque ceux-ci fabriquent des pièces localement, cela pousse de plus en plus de constructeurs automobiles à venir s’installer, créant ainsi un cercle vertueux. Stratégiquement aussi, le Maroc s’est mis d’accord avec les constructeurs sur un taux d’intégration bien défini, ainsi qu’un montant d’achat minimal au niveau du sourcing (c’est-à-dire de pièces fabriquées localement). Enfin, le Maroc a travaillé des décennies durant afin de préparer progressivement son industrie. « Nous avons planté des graines sur un terreau fertile qu’il a suffi d’arroser minutieusement et intelligemment. Au fil du temps, et grâce à notre savoir-faire l’écosystème se nourrit désormais tout seul », nous affirme Hakim Abdelmoumen, président de l’Amica. Ce modèle marocain est d’ailleurs tellement intéressant qu’il commence déjà à inspirer d’autres pays à travers le monde.