Honeywell Garrett et MS Motorservice France font front commun en formation technique

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MS Motorservice France (représenté par Homero Arellano, directeur du service export pour le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, accompagné d’Aurélien Fouillet, formateur technique dans les pays francophones et de Morched Karray formateur technico-commercial pour la Tunisie et le Maroc) et Honeywell Garrett (représenté par Julien Le Grix, directeur des ventes) ont conjugué leurs efforts pour effectuer un « road movie » de la formation technique en 5 villes. Entretien croisé. 

Le groupe Motorservice (avec ses marques phares de notoriété internationale Kolbenschmidt (KS), BF Original et TRW Engine Components en pièces moteur, et Pierburg en pièces techniques) a organisé en partenariat avec Honeywell Garrett – la référence du turbo – une série de formations au profit des professionnels de la réparation. Plus de 300 réparateurs ont été invités par leurs distributeurs !

La formation est devenue indispensable pour les professionnels qui veulent se développer. Comment évaluez-vous son importance ?

Avec la nouvelle génération de véhicules et l’accroissement du parc automobile marocain, nous avons conscience de la nécessité d’une formation régulière, d’abord dans le but de mettre les réparateurs en phase avec la technologie, et aussi afin de les inciter à s’équiper pour éviter d’aller à vau-l’eau ! Il y a plus de quatre ans, le roi Mohamed VI a décidé que les petits taxis et les vieilles Mercedes dans les grandes villes devaient disparaître au profit de voitures moins polluantes à l’instar de Dacia. Au début des années 2000, on ne croisait que très peu de concessions, aujourd’hui les concessions poussent comme des champignons et proposent des véhicules de dernière génération.

Le Maroc a connu une évolution technologique remarquable en très peu de temps, en passant aux normes antipollution Euro 4, très rapidement. De ce fait, l’électronique prend de plus en plus d’importance dans les véhicules même les plus basiques comme ceux de Dacia. Ceci a pour conséquence des transformations profondes au niveau des services d’entretien, de réparation, de maintenance etc.

Aujourd’hui avec l’accroissement continu du parc automobile, un réparateur n’a plus vraiment le choix et doit s’équiper d’une valise de diagnostic. Même pour les petites réparations, l’utilisation de l’outil de diagnostic est obligatoire, sans quoi le véhicule risque de ne pas démarrer. Le réparateur n’a pas eu le temps pour s’adapter puisque le changement a été abrupt, et doit se former rapidement aux innovations technologiques !

Vous effectuez une série de formations sur les cinq grandes villes du royaume, sur quoi porteront ces séminaires ?

Aujourd’hui nous revenons en force avec un programme de formation technico-commerciale sur les cinq villes principales, à savoir Tanger, Casablanca, Rabat, Marrakech et Agadir. Il y a quelques années, nos formations portaient plutôt à 70% sur les composants de la pièce moteur et 30% sur la pièce technique. L’évolution actuelle du marché  fait que la formation portera cette fois à 70% sur la pièce technique dans le but de faire connaître la profondeur de notre gamme Pierburg (dans les domaines de l’alimentation en air, de la réduction des émissions nocives, de l’alimentation en carburant, des vannes électriques, des pompes à vide et des pompes à eau électriques).

Nous passerons au crible toutes nos gammes et nous verrons, avec les réparateurs, comment identifier les différents types de pannes, ainsi que les solutions appropriées. Notre partenaire Honeywell Garrett évoquera également les éléments importants dans la vie du turbo avec un accent particulier porté sur les nouvelles technologies à venir, ainsi que sur les effets de la contrefaçon et la ferraille. Bien entendu, nous les inciterons, comme toujours, à s’équiper des outils de diagnostic, tout en leur expliquant à quel point cela conditionne leur compétitivité.

Pourquoi est-il si important de s’équiper d’une valise de diagnostic ?

Prenons juste un exemple : des équipementiers travaillent aujourd’hui sur des balais d’essuie-glace connectés pour les voitures hybrides de demain. A partir de 2020, on parlera de normes Euro 7, avec l’arrivée des voitures hybrides. Les technologies à venir viennent de l’aérospatiale, les motorisations des véhicules seront aussi poussées sinon plus que dans ce secteur. De la même façon, on parle de maintenance préventive pour les camions, s’appuyant sur un logiciel ayant pour fonction d’anticiper les éventuelles pannes. La valise de diagnostic s’avère donc de plus en plus indispensable !

Le séminaire a pour but, justement, de communiquer sur la compétence technique qui fait encore défaut au Maroc, du fait du manque de professionnalisation et de la présence de l’informel. Parallèlement, nous voulons changer les habitudes du réparateur qui croit encore qu’il ne peut récupérer la pièce technique que chez le concessionnaire, où il trouverait les outils de diagnostic nécessaires. Cela fait environ 3 ou 4 ans que nous faisons un focus sur la gamme Pierburg, qui jouit déjà d’un grand avantage compétitif sur la pièce technique face aux constructeurs.

Quelles autres formations proposez-vous ?

Chaque année, nous sommes présents sur le terrain pour répondre à des besoins spécifiques en formation « sur mesure » notamment pour la force de vente de nos clients, ou pour faire des séminaires sur les problématiques les plus récurrentes. Nous faisons régulièrement des tournées « mécanos » pour délivrer des formations en atelier dans le but de leur expliquer concrètement l’utilité de nos produits, les différentes pannes rencontrées. La nécessité du diagnostic y trouve toute son importance. En Tunisie, à l’instar du métier du médecin généraliste, des spécialistes vont diagnostiquer votre véhicule pour vous recommander tel ou tel outil à réparer dans le cadre d’une consultation.

Que pensez-vous du niveau technique actuel au Maroc ?

Les outils de diagnostic de pannes ne cessent de se développer. Par conséquent les connaissances des professionnels ont besoin d’être mises à jour. Le circuit de réparation au Maroc subit une profonde mutation. Les mécaniciens de quartier sont en voie de disparition au profit de garages organisés. Rares sont les garagistes qui disposent des équipements de base comme les ponts élévateurs, les démonte pneus, les outils de diagnostic, etc. Encore une fois, le niveau technique n’est pas en mesure de répondre à l’accroissement du parc automobile.

Il ne nous échappe pas que l’ancienne génération éprouve plus de difficultés à suivre ces évolutions, elle manque de compétences techniques. L’apprentissage de père en fils est un excellent transfert de savoir-faire, mais il a besoin d’être formalisé.

Les réparateurs fonctionnent-ils selon une logique d’atelier avec des équipements de base pour les véhicules modernes ?

Une grande partie des réparateurs n’a pas les infrastructures qu’il faut. Faites en  l’expérience en rendant visite à plusieurs réparateurs pour leur demander une coque filtre à huile spéciale Mercedes et vous verrez ! Vous n’aurez aucun résultat ! Notons bien que sur 15 000 réparateurs – y compris les garages de concessions – 3 000 seulement sont équipés ! Ce n’est pas qu’ils ne sont pas conscients de l’importance de l’outil, mais ce dernier leur coûte généralement assez cher, dans les 800 euros, sans compter les mises à jour. Nous les aidons en mettant des tutoriels et une documentation technique en toute langue sur notre site Internet et en leur proposant une boîte d’outillage personnalisée. Ils peuvent également  compter sur notre formateur technico-commercial.

Comment sélectionnez-vous les profils intéressés par la formation ?

Nous ne choisissons pas les réparateurs, ce sont nos distributeurs qui s’en occupent. Quant à nos distributeurs, nous sélectionnons les spécialistes par métier, disposant d’un système de gestion performant avec une force de vente bien rodée. Sur la demande de nos clients, nous proposons des formations technico-commerciales sur mesure, que nous adaptons selon le profil du personnel. Le discours change selon que l’on est face à d’anciens techniciens qui sont passés derrière le comptoir, ou des commerciaux avec un background différent.

Que pensez-vous des associations de réparateurs ?

Effectivement, nous remarquons que de plus en plus de réparateurs se regroupent, chose qui ne peut être que bénéfique pour le développement du métier. Cela facilite également notre communication qui est alors diffusé à l’ensemble du groupement. Nous pouvons citer, à titre d’exemple, l’AFRA qui regroupe actuellement 400 mécaniciens de Casablanca, association avec laquelle nous sommes en relation.

Quel retour avez-vous eu au travers de toutes ces formations ?

Nous avons remarqué que la demande sur la pièce technique a augmenté chez nos distributeurs, d’où le focus sur la gamme Pierburg aujourd’hui. Bien entendu, il faut proposer un contenu séduisant pour convaincre les réparateurs de l’importance de la formation pour son avenir et qu’il soit le prescripteur de nos pièces vers le client final.

Peut-on dire que la cherté de la pièce constitue un frein important ?

Le véritable fléau au Maroc c’est la ferraille ! Nous leur faisons comprendre à quel point ces déchets peuvent causer des dégâts matériels et immatériels. Les pièces sont à faible coût mais mettent en danger la sécurité des automobilistes et en péril la distribution de la pièce de rechange. Julien Legrix raconte « Pour la petite histoire je me suis présenté un jour à une ferraille, le marchand se frotte les mains en me voyant arriver avec ma tête de « Gaouri ». Il me propose un turbo prêt à poser à 2000 dhs, je l’ai acheté et l’ai emmené tout de suite à un expert certifié auprès des constructeurs automobiles. Après analyse, on arrive à la conclusion suivante : au mieux le turbo va casser, au pire il va casser le moteur qui coûte 20 000 dhs ! ». Ceci étant dit, on ne peut lutter contre la ferraille, mais plutôt trouver une alternative, comme la pièce de réemploi issue de l’économie circulaire qui est déjà connue en France. Honeywell Garrett a lancé dans ce sens une gamme de turbos remanufacturés.

  Propos recueillis par Sara AIT TALEB

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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