Club Argus : l’efficacité allouée aux rencontres des professionnels de l’automobile

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Réunis à l’initiative d’Alexandre Allanic, Responsable Développement Maroc, pour le Groupe Argus, 80 professionnels de l’automobile ont assisté à Casablanca à deux tables rondes sur les VO à petits prix et les F.R.E (Frais de remise en état). Un succès.

Il s’agissait d’une troisième édition, m’avait-on dit et pourtant le professionnalisme qui a présidé à l’ensemble de cette manifestation semblait renvoyer à des années d’expérience. Certes, Argused, la société organisatrice, est une filiale du Groupe l’Argus, en France, qui affiche plusieurs dizaines d’années de bons et loyaux services au bénéfice des professionnels de l’automobile, certes, Julien Lecoeuche, directeur Argus Maroc et des services logiciels du Groupe, qui supervisait la rencontre, maîtrise l’art et la manière de ce type de rencontres et des mécanismes du Véhicule d’Occasion, certes encore, les intervenants sollicités représentaient un savoir-faire et des retours d’expérience à faire pâlir d’envie les managers des grands groupes automobiles, mais qui a dit qu’il était facile de réunir 80 professionnels, parfois concurrents, ou très complémentaires comme des assureurs, des loueurs, des experts, des sociétés de LLD, des garagistes, des professionnels du remarketing, des journalistes et bien d’autres ? Alors chapeau bas à Alexandre Allanic, dont le travail a réussi, une troisième fois encore, à faire s’échanger en toute transparence et liberté de vrais professionnels. Seul défaut, les débats ont débordé sur l’heure du repas, mais qui a dit qu’il était facile d’interrompre des managers, quand ils ont décidé de parler, ou d’obtenir les réponses à leurs questions, quand ils sont passionnés ?

« Prix moyen de la voiture d’occasion : 83 000 dhs avec un âge moyen de 6 ans (77 000 dhs pour l’annonce d’un particulier vs 98 000 dhs pour l’annonce d’un professionnel)

– Le prix moyen varie d’un site généraliste (77 000 dhs) tel qu’Avito à un site spécialisé (179 000 dhs) comme VoitureAuMaroc

– Les VO inférieurs à 100 000 dhs se concentrent sur les sites d’annonces généralistes vu qu’ils représentent 73 % de leurs offres (vs 34 % sur un site spécialiste)

– 60 % des offres VO actuelles sont des véhicules de + 8 ans avec une répartition énergétique suivante : 57 % Essence Vs 43 % Diesel

– La Région Casa-Rabat représente à elle seule 53% de l’offre en véhicules d’occasion

– 2 tiers des ménages sont à équiper en véhicule soit avec fond propre, crédit partiel ou crédit total (Source Wafasalaf)

– Les F.R.E (Frais de remise en état) représentent 10% du prix de vente sur des véhicules à petit prix laissant une marge nette proche de 15 % ».

VO à petits prix, marge assurée ?

1Si la question n’était pas exactement celle du titre, il s’agissait bien de connaître la profitabilité d’une activité, les professionnels ne s’y sont pas trompés puisqu’en soutien du Club Argus, s’étaient déplacés Khalid Benmansour, responsable du développement de Dekra (leader de l’expertise et du contrôle technique au Maroc) et Axel Courtois, directeur et co-fondateur de Cirano (1er garantisseur VO et VN au Maroc), sans oublier Amine Cherkaoui, directeur général de l’AIVAM. Et l’une des premières phrases fut : « Les VO à petits prix ne sont pas des VO à petites marges ». Dont acte. Et, en parallèle des chiffres donnés en préambule (voir encadré) laissons libre cours à un verbatim des intervenants :

« Le marché du VO change car le client cherche de la sécurité donc, un concessionnaire, un agent de marque, des garanties en vente comme en après-vente. Par ailleurs, eu égard aux contraintes budgétaires, il y a tout un travail à accomplir pour que soient disponibles des crédits pour des véhicules de 20 000 dhs » Hicham Jellouli, consultant VO

« Vous avez un marché qui vous ouvre les bras et des prospects qui cherchent la confiance, le réseau des distributeurs, « la Maison », et aussi le marché des financements sur une durée assez longue sans oublier le fait qu’ils cherchent des véhicules bien préparés », Axel Courtois, directeur de Cirano

« Le marché affiche une croissance à deux chiffres et est en cours de régulation. La présence des concessionnaires est encore très timide sur ce marché alors que tout le monde les réclame, même s’ils apparaissent comme plus chers. Cela mérite une communication sur les coûts cachés des VO qui sont vendus en dehors ! Le manque d’approvisionnement est tel, que tout le monde s’arrache les VO, cela facilite les trafics en tous genres ; c’est le moment d’agir ! » Hicham Benouna, Auto Warehouse

1« Nous sommes les premiers à avoir ouvert des show-rooms dédiés aux VO parce que nous misons sur cette activité mais nous sommes surtout attendus sur des véhicules Premium chez Sopriam. Néanmoins, nous sommes sollicités pour les VO à petits prix qui se définissent surtout, chez nous, par des véhicules de plus de 8 ans, des grosses cylindrées essence, par exemple. Nous devons proposer une offre diversifiée, car les clients le demandent et le marché des petits prix se veut prometteur ». Nadia Chouch, Sopriam

En clair, il est ressorti de cette table ronde et des micro-trottoirs diffusés, que le marché des VO à petits prix était à prendre par les concessionnaires, et plus généralement par les professionnels, parce que l’attente des consommateurs se porte sur la sécurité, la garantie, et l’absence de mauvaise surprise. On parlera aussi de kilométrage garanti, de label, d’un descriptif signé par le vendeur et l’acheteur etc. Et, ce, même si les VO ont une valeur inférieure à 100 000 dhs, les VO plus demandés. La marge étant au rendez-vous…

Les F.R.E. une source de revenus, non de dépenses…

 2Ouverte par Khalid Benmansour, responsable du développement de Dekra au Maroc, cette seconde partie a mis l’accent sur une nécessaire professionnalisation de l’activité VO, comme Khalid Benmansour le souligne d’emblée : « Il faut organiser le marché du VO, créer des centres de profit, des centres de distribution en réseaux. Cela suppose d’investir non seulement dans des espaces dédiés mais aussi dans les personnels formés et dédiés au VO. L’opportunité de reprendre des VO, est un concept nouveau au Maroc et le professionnel de la distribution peut s’en emparer parce qu’il peut proposer un guichet unique, la vente VN, l’expertise, le CT, le financement, l’assurance etc. Le concessionnaire ne peut pas se permettre de vendre n’importe quoi, il doit garantir, établir un label, etc. Le marché n’est pas mature mais il est en pleine mutation et doit être saisi par les professionnels. » C’est ainsi que des solutions ont été proposées tout au long de ces échanges. On a vu, ainsi, Vincent Kneppert, directeur Afrique du nord de Sidexa, expliquer comment on peut dresser des valeurs VO, en prenant appui sur des données exactes des véhicules. Sidexa qui a rentré les gènes de quelque 19 marques de véhicules en mémoire, peut délivrer les données nécessaires pour faire une évaluation des travaux à faire sur un véhicule (avec temps de réparation, prix des pièces etc.) et donc donner une valeur au VO. C’est d’ailleurs sur les solutions standardisées de Sidexa sur le prix des pièces des voitures neuves, que s’appuient les experts comme l’a précisé Ahmed Oufkir du cabinet Bincouf, tout en rappelant qu’une évaluation peut être très différente en fonction des pièces retenues (d’origine, de réemploi…) et des coûts horaires (en concession, en réparation agréée ou en garage populaire).

Vendre bien en vendant beau !

Plein de bon sens, Anas Laklalech de Smeia a rappelé que l’on vend mieux un véhicule qui est beau qu’une voiture abîmée : « Quand nous reprenons un véhicule, nous faisons l’expertise chez nous, et estimons les frais de remise en état. Une fois les réparations effectuées, nous pouvons vendre plus cher que le prix du marché. Le véhicule ressemble à 90 % au véhicule neuf et il est moins cher, en plus nous garantissons nos interventions 12 mois pièces et main d’œuvre : le véhicule se vend mieux et plus cher ». Un propos que Mounir Atiq de Dekra confirmera en rappelant les 4 000 expertises effectuées auprès des loueurs : « Nous avons accompagné les loueurs pour traquer les manques à gagner et pour déterminer les frais de remises en état à répercuter aux clients. C’est au moment du retour du véhicule que le loueur doit pouvoir établir un devis détaillé et lui refacturer les frais ». En conclusion, tout le monde s’accorda à dire que le VO était devenu une source de profit à condition qu’on le reprenne bien (et les outils existent pour le faire) et qu’on le mette en valeur : du coup les frais de remise en état deviennent les clés d’une meilleure revente. Le tout devant revenir chez les professionnels…

Hervé Daigueperce

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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