Réunions de bureau, conférence de presse, rencontres institutionnelles, les membres du bureau du Gipam sous la houlette de leur président Mohamed El Housni, n’arrêtent pas ! Au point que le président appelle à la rescousse des hommes et des femmes de bonne volonté !
Une année « Salon », qu’on le veuille ou non, ce n’est pas pareil ! Chronophage et surtout interruptif sur les tâches régulières de l’association comme des impératifs professionnels des membres du bureau bénévoles, le salon Moroccan Automotives Technologies se veut aussi enthousiasmant que prenant ! Le Président Mohamed El Housni, pourtant déjà à ce poste lors de la première édition, reconnaît que la pression est encore plus forte pour une troisième édition. D’autant, ajouterons-nous, que le Ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, ayant salué les efforts du GIPAM et loué l’apport de l’après-vente automobile dans la vie économique du Royaume, il convient de faire encore mieux en novembre prochain ! C’est d’ailleurs pour cela que l’association a fait appel à de nouveaux salariés pour prendre en mains une partie des tâches : « Avec le Salon, nous avons beaucoup de travail, commente Mohamed El Housni, avec des expériences assez importantes. Nous avons pris du monde pour nous aider, mais il nous faut prendre le temps de les former, de les intégrer dans une structure efficace. Cela réclame de la patience, mais c’est absolument nécessaire pour que les personnes répondent en toute connaissance de cause aux appels des futurs exposants, des partenaires, des institutions. En clair, il faut qu’ils soient rôdés à la politique maison pour le salon comme pour les autres actions que nous menons ».
La fabrication locale, une cause chère au Président
Au-delà du salon dont on reparlera, il faut revenir sur l’une des priorités de Mohamed El Housni, qui s’invite dans la discussion dès le début de l’entretien : « Y compris dans le cadre du Salon, la question de la fabrication made in Morocco s’avère importante. Nous sommes en train de discuter sur la signature d’une convention avec les fabricants nationaux sous la houlette du ministère. Nous sommes vraiment désireux de promouvoir les produits fabriqués par les marocains sur le sol marocain et de tisser des liens plus étroits avec les fabricants. Cela dépasse même le volet économique, ou encore la solidarité au sein de la filière, au sein du pays, cela entre ainsi dans une configuration plus religieuse. En effet, promouvoir la fabrication locale, c’est promouvoir la production effectuée par les musulmans, c’est donc faire œuvre de bon musulman. Cependant, donner un coup de mains à la fabrication locale ne signifie pas se couper des importateurs, bien au contraire, les importateurs sont nécessaires et sans eux, on ne pourrait pas alimenter le marché en pièces. L’objectif que nous poursuivons consistant à trouver le juste équilibre. Par ailleurs, au sein de l’association, nous souhaitons également être rassurés quant à la production nationale, en termes de qualité, de profondeur de gamme, de disponibilité. De la même façon que nous travaillions en importation dans le choix de nos fournisseurs. Il est clair que nous devons les uns et les autres aller dans le même sens. Les fournisseurs locaux ne vont pas s’engager sur des investissements plus importants si nous ne les suivons pas, et de notre côté, nous devons respecter nos clients et avoir la disponibilité en pièces de qualité et en profondeur de gammes pour nous engager avec un producteur marocain. Le ministère a engagé une étude sur cette question, sur laquelle nous allons nous appuyer pour régir de nouvelles relations entre distributeurs et fabricants.
Vers un tissu industriel marocain et une offre plurielle
J’ajouterais que même les chinois et leur offre exponentielle ne peuvent pas répondre à tous les besoins d’un marché comme le nôtre. Et de cela, le ministère est parfaitement conscient, il sait très bien que les fabricants marocains malgré toute leur bonne volonté ne peuvent produire tout ce qui est nécessaire en après-vente. Cela dit, nous sommes conscients que nous devons donner un coup de main à la fabrication locale et à la constitution d’un tissu industriel marocain. Nous sommes prêts à suivre le ministère dans sa démarche d’élargissement du tissu industriel, et de participation des distributeurs dans cet écosystème. On compte sur nous, également, nous importateurs de pièces de rechange, pour créer un mécanisme qui permette, d’une part, aux industriels d’upgrader leur production et booster l’innovation technologique, et, d’autre part, d’inciter d’autres professionnels à fabriquer d’autres produits ».
Réunir autour d’un projet commun, pas si simple !
Si, sur le papier, tout semble aller dans le bon sens, il n’en est pas toujours de même dans la réalité tant « les attentes des uns et des autres peuvent se heurter à des impératifs pas toujours conciliables ou simplement à des susceptibilités parfois bien compréhensibles comme des importateurs qui éprouvent des difficultés à ce qu’on leur impose des fournisseurs alors qu’ils ont instauré depuis longtemps une politique claire dans le domaine » reconnaît Mohamed El Housni. « Parfois, il s’agit d’une aversion à l’obligation ! De l’autre côté, les fabricants ne sont pas toujours très clairs dans leur communication. Cela nous oblige à avoir une grande patience. Précisons également que les habitudes ont du mal à être bousculées. Par exemple, nous sommes habitués à bénéficier d’accompagnements forts et structurés de la part des grands équipementiers internationaux qui n’hésitent pas à mettre en place des opérations marketing, des formations sur site, des campagnes internet etc. Ce que les fabricants nationaux ne font pas toujours parce qu’ils sont dans le pays. Or les distributeurs ne comprennent pas qu’on ne s’adresse pas à eux avec autant d’efforts. Le fabricant n’investit pas sur la publicité, il croit que le fait d’être marocain suffit, or aucune marque n’a de visibilité suffisante pour qu’elle n’ait pas besoin de notoriété, et la notoriété a besoin de communication. Ce sont des choses tout à fait banales « donner une image au produit » mais qui sont nécessaires. » Et Mohamed El Housni de mentionner que « certains fournisseurs internationaux viennent les voir trois fois par an, alors que certains fabricants nationaux ne sont jamais venus chez leurs distributeurs. Une différence de comportement facile à comprendre « on se connaît, pourquoi tant d’attente de la part des distributeurs » mais ce sont les mêmes qui se plaignent auprès du ministère parce qu’ils ne sont pas suivis par la distribution marocaine. En fait, il s’agit d’apporter quelques ajustements, de dialogue, d’intensifier les rencontres et les mises au point afin d’éviter tout malentendu et nous travaillerons tous ensemble à faire émerger une industrie locale performante. La patience et la persévérance sont de mise. »
Par ailleurs, le Président du Gipam se veut rassurant et se félicite d’une image et d’une crédibilité croissantes de l’association auprès du ministère et des différents institutionnels. « Le Gipam a une image et une position au Ministère que l’on peut qualifier de très positives et cela est précieux ».
Hervé Daigueperce