A quelques semaines de l’événement t, Aziz Dich a accepté de répondre à toutes nos questions sur le salon M.A.T., son organisation, ses spécificités, ses attentes. Comme d’habitude, Aziz Dich s’est employé à nous répondre de manière posée et réfléchie. Nous l’en remercions.
Le salon M.A.T. a doublé sa surface, ce qui marque un intérêt croissant des distributeurs pour cet événement. Comment l’expliquez-vous ?
Au fil des éditions les habitués ont répondu présent, de plus le succès de la précédente édition a suscité l’envie des retardataires de faire partie de l’évènement, ce qui s’avère intéressant et surtout bénéfique pour la mise en valeur des indépendants de l’après-vente Automobile. Et ce, pas seulement au niveau national ; même les partenaires étrangers l’ont adopté et ont confirmé leurs participations.
Le salon a effectivement doublé de surface, mais c’est aussi pour mieux couvrir les différents métiers de la filière (service, logistique, pneumatique, tuning etc.). D’ailleurs, la proportion des distributeurs est de 29% ! Cela me semble très réducteur de penser que le salon M.A.T. n’attire que les distributeurs.
De plus en plus, les échanges entre professionnels se déroulent de manière digitale. L’attractivité du face à face revient elle en force ou est-elle nécessaire justement parce que le digital prend trop de place dans les relations ?
La digitalisation permet de réduire les coûts opérationnels et d’améliorer la productivité dans tous les secteurs.
Par ailleurs, dans le monde des affaires le face à face est indispensable, pour avoir le cœur net par rapport aux contrats et au choix de stratégies, car on n’est jamais bien servi que par soi-même. Le digital facilite les interactions journalières et le contact humain permet de mieux appréhender et résoudre des situations quand cela est nécessaire.
Pensez-vous que la nécessité d’obtenir la certification ISO 9001 pour les importateurs distributeurs de pièces détachées favorise – grâce à une professionnalisation – accrue le besoin d’exposer ?
Face à un secteur soumis à un ensemble de contraintes légales, le système de management qualité devient une nécessité pour l’émancipation des distributeurs PRA, sans oublier qu’il est devenu une des exigences du droit d’utilisation du label SALAMATOUNA.
Et pour résumer, le S.M.Q permet aux entreprises de se démarquer de la concurrence, de renforcer leur position sur le marché et de contribuer à la professionnalisation du secteur. Est que cela motive le besoin d’exposer ? Pas spécialement, plutôt le besoin de communiquer, de se différencier et de le faire savoir.
Comme commissaire du salon, qu’est-ce qui vous a marqué dans cette édition 2024 ? En termes de préparatifs, de souhaits des exposants, des dimensions des stands, etc. ?
La fidélité des exposants du MAT et leur confiance renouvelée. Et l’intérêt accru des nouveaux venus. Je suis heureux de constater une bonne ambiance entre anciens et nouveaux. Je fais allusion aux membres GIPAM, cela n’exclut pas les autres qui croient dans la Success Story de l’évènement, alors faire bonne impression pour tirer profit, c’est Le souci de tout exposant.
Donc, pour capter l’attention des visiteurs, les exposants ne ménageront aucun effort et sont conscient que ce sera une meilleure occasion pour décliner leurs offres et leurs savoir-faire ; et pour convaincre chacun à sa méthode.
Plus de volume d’exposition, c’est aussi, sans doute, de nouveaux exposants. Pouvez-vous nous en parler et nous dire s’il y a une typologie d’exposants plus marquante chez les nouveaux exposants ? Ou des professionnels qui se sont laissé séduire par les précédentes éditions ?
C’est un mixte. On va dire que 65 % en termes de superficie sera occupée par les membres GIPAM, et d’autres professionnels se sont laissés séduire comme vous le dites, et pour les nouvelles typologies je citerais bien la participation des spécialistes du tuning et des accessoires, les spécialistes des réparations émergentes, et des chinois spécialistes en PL & VI.
Il a été beaucoup question du « Made in Morocco » depuis la dernière édition, est-ce que cela se traduit sur le salon ?
L’industrie automobile marocaine est un secteur dynamique et prometteur.
En s’appuyant sur ses atouts et en relevant les défis qui se présentent, le Maroc peut continuer à jouer un rôle de premier plan dans l’industrie automobile, d’où la motivation de l’exécutif GIPAM et du comité du salon de se projeter et décliner un maximum d’informations sur l’existant pour donner envie aux opérateurs de l’après-vente de franchir le pas et devenir industriels.
Est-ce qu’il y a de nouvelles familles de produits présentes, comme, il y a deux ans, les lubrifiants ?
Dans un secteur en mutation permanente les niches de développement ne manquent pas, et cela se traduit par le programme scientifique et tables rondes qu’on a chapeauté en concertation avec les exposants et pour ne citer que les nouveautés :
Transition énergétique – Transition environnementale – Diagnostic – Méthodes de décarbonatation….
L’après-vente constructeurs participe-t-elle davantage au salon ?
A ce niveau je pense qu’on n’a pas encore trouvé le bon mix. Les concessionnaires le souhaitent mais ils ont l’obligation d’avoir l’aval des constructeurs ; donc on doit attendre et trouver le bon mix !
Il y a un pavillon chinois, et quelques internationaux exposant en propre (filiales internationales marocaines), est-ce que cela signifie que le M.A.T. s’internationalise, et que vous souhaitez modifier la stratégie de salon de la distribution réservé aux marocains ?
Le M.A.T reste la propriété d’un groupement constitué majoritairement par des distributeurs pour la mise en valeur de leur secteur. L’arrivée massive de partenaires internationaux est une évidence, alors oui son internationalisation n’est pas exclue.
Par ailleurs, le Maroc de par sa position géographique, sa stabilité politique et ses institutions aidera beaucoup à l’internationalisation du M.A.T
Côté marché, vous avez toujours été intéressés par le continent africain, est-ce que vous avez mené des actions en ce sens ?
On y pense, mais il faut d’abord avoir les moyens de nos ambitions pour les mettre en place. C’est un nouveau challenge et on ne peut pas faire bonne impression sans se doter des prérequis nécessaires pour mener à bien cette mission.
Un salon professionnel se veut toujours porte-parole de la filière et s’entoure d’autres institutionnels : est-ce encore le cas pour cette édition ?
Je souligne que notre salon est organisé sous l’égide du Ministère de l’industrie et du commerce et il y va de soi que tous les partenaires institutionnels du GIPAM seront présents.
Quelles sont les actions effectuées vers les réparateurs pour les faire venir ?
Pour drainer un maximum de réparateurs on s’appuie sur les cinq associations professionnelles partenaires du GIPAM qui couvrent le territoire national. Nous travaillons en continu avec elles et pas uniquement pour le salon. Elles sont notre relais avec les réparateurs. De plus notre co-organisateur STAND SOLUTION va jusqu’à leur assurer le transport inter-ville si besoin. A cela s’ajoutent les actions purement marketing et de communication que gère l’organisateur délégué par les réseau sociaux et campagnes sms auprès des visiteurs de la précédente édition par exemple.
Propos recueillis par Hervé Daigueperce