Le secteur des pièces de rechange automobiles au Maroc a été longuement soumis à une réglementation marquée par la fixation de prix de référence. Ce sont ces mêmes prix qui servaient à déterminer les valeurs minimum d’importation par type de pièces. L’ancienne réglementation se caractérisait également par l’existence d’un coefficient maximum obligatoire greffé au prix de vente (il était fixé à 1,8% du prix d’importation). Enfin, l’ancienne réglementation imposait que des inspections régulières soient orchestrées par la commission des valeurs à propos des prix des pièces. Au début des années 2000, la promulgation de la loi sur la concurrence avait entraîné une suppression pure et simple de la commission des valeurs. A cela, s’est ajoutée la disparition des prix planchers d’importation provoquée par les nombreux accords paraphés entre le Maroc, l’Union Européenne et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Un cumul d’événements qui n’a pas manqué d’entraîner une libéralisation du secteur. Or la question qui se pose naturellement aujourd’hui c’est si cette fameuse libéralisation a été bénéfique au secteur des pièces de rechange automobiles au Maroc ?
Effet inverse !
Selon de nombreux professionnels, il semblerait que non ! Et pour cause, ces derniers affirment en chœur que cette libéralisation a plutôt favorisé de manière exponentielle l’importation « sauvage » de pièces de rechange automobiles au Maroc de piètre qualité et sujets à malfaçon et qui proviennent de pays asiatiques. Pour rappel, la contrefaçon des pièces de rechange automobiles au Maroc touche la quasi-totalité des pièces, notamment celles qui n’impliquent pas de gros développements techniques ou électroniques à l’instar par exemple des plaquettes de frein, des joints de culasse et de différentes courroies. Généralement les produits les plus touchés sont les produits de consommation courante qui peuvent ainsi entrer sur le territoire en plus grosse quantité.
Mohamed Mounadi