Le Salon International de l’Après-Vente Automobile et des Services pour la Mobilité a relevé le challenge de combiner les attentes des anciens et des nouveaux, livrant des solutions de réparation et de nouveaux outils pour intervenir sur les véhicules d’aujourd’hui, tout en présentant et informant sur les dernières technologies en cours ou à venir. Les professionnels ont bien compris l’ambition du salon et la nécessité d’y assister pour pérenniser leurs activités.
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, Polissez-le sans cesse, et le repolissez, Ajoutez quelquefois, et souvent effacez ! » écrivait Nicolas Boileau au 17e siècle. Un conseil en guise de prophétie pour tous ceux et toutes celles qui aiment le travail bien fait, se remettent en question et ne tiennent rien pour acquis. Une phrase dont les organisateurs d’Equip Auto se sont à nouveau inspirés en ne considérant pas le succès retrouvé de 2017 comme un blanc-seing pour l’édition de 2019. Et bien leur en a pris, car près de 100 000 visiteurs professionnels de qualité, désireux d’en apprendre plus et de faire des affaires ne se seraient pas déplacés ainsi, sans que la promesse ne soit tenue. De fait, les conférences ont fait le plein, témoignant des attentes des pros en matière d’information, de tendances, de visions d’avenir, parce que nous en sommes là, en manque terrible de visibilité, de choix assumés des grands constructeurs.
Que nous dit le salon à ce sujet ? Qu’il vaut mieux se rapprocher des grands équipementiers internationaux dont les services Recherche et Développement travaillent d’arrache-pied à anticiper sur les technologies dont auront besoin les constructeurs d’automobiles ou de moyens de locomotion. Hybridation, électricité, hydrogène, thermique … quelles seront les énergies retenues ? On annonce partout les bienfaits de la fée électricité, puis devant les problèmes d’infrastructure et de fourniture d’électricité, les fans des véhicules hybrides – notamment rechargeables – se voient comme la vraie alternative, plus raisonnable, quand les promoteurs de l’hydrogène s’ingénient à rappeler que l’eau, c’est encore plus sain… En attendant, tout le monde a les mains – pardon, l’outil de diagnostic connecté avec le thermique, qui ronronne toujours plus propre. En somme, pour survivre, mieux vaut être accompagné des équipementiers systémiers qui bossent sur toutes les briques technologiques en même temps, quitte à s’associer, entre eux, pour partager les frais.
Les ADAS en guest stars
Advanced driver-assistance systems ou ADAS, sommairement appelés aides à la conduite, nous conduisent, certes, vers le véhicule autonome, mais, en attendant, remplissent une multitude de tâches et doivent être contrôlés, réparés, validés, calibrés. Les systèmes concernent aussi bien les mécaniciens, que les électriciens ou les carrossiers, le VL et le PL ou le VUL, etc. Comme les automobilistes veulent de plus en plus de confort, de sécurité, de performances environnementales, donc d’aides à la conduite écologique, les ADAS envahissent les véhicules. On a oublié nos surprises lorsque l’essuie-glaces se déclenchait avec la pluie, ou les phares avec l’obscurité, les régulateurs de vitesse, les alertes de dépassement de ligne….
Mais ce sont bien les professionnels de la maintenance et de la réparation qui s’en occupent aujourd’hui, sur des petits modèles, pas simplement des premium, en Europe comme au Maghreb, et traiteront les systèmes les plus sophistiqués qui arrivent de plus en plus vite. L’offre d’appareils de contrôle des ADAS n’a jamais été aussi riche que sur le salon (Vous en découvrirez une partie dans ce compte-rendu) comme celle des outils de diagnostic multimarques. On notera également l’ampleur de la digitalisation à tous les niveaux, et celle des soutiens à la réparation par formation, sites internet dédiés, techniques de réalité virtuelle, tutoriels, moteurs de recherche, facilitateurs d’achat ou de location de matériel, ou kits de réparation.
Avec 1 200 exposants dont 60 % d’internationaux, Equip Auto a su remplir son rôle de trait d’union et d’échanges entre les professionnels, de l’équipement, des enseignes, des groupements, des constructeurs également, et aussi, des jeunes startupers et autres experts venus en nombre. Les anciens et les nouveaux réunis autour d’un message, derrière les machines et les outils, il y a surtout des hommes et des femmes, ce sont eux dont on doit prendre soin en priorité. Une réalité qu’on a eu tendance à oublier ces derniers temps…
Hervé Daigueperce