Le Made in Morocco peut-il se développer seul ?

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En remplacement de la table ronde sur le sujet du Made in Morocco – qui n’a pas pu avoir lieu en raison du désistement de l’animateur empêché à la dernière minute – Monsieur Ali Moamah a eu la délicatesse de répondre aux questions qui devaient lui être posées. Nous l’en remercions pour vous, lecteurs, dont vous êtes les principaux bénéficiaires avec notre rédaction.

Dans le cadre de cette table ronde, vous êtes le témoin idéal car vous avez créé plusieurs industries notamment dans la filtration et le câblage et, à chaque fois, vous n’avez pas hésité à vous associer à des groupes internationaux qui vous ont apporté un peu de leur expérience, de leur savoir-faire et de leurs technologies. Pouvez-vous nous commenter cette stratégie ?

Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour cette invitation, et je remercie également le GIPAM pour l’organisation de cet événement très important (le Moroccan Automotive Technologies, ndlr) car cela va sûrement favoriser plus d’échanges, de discussions et d’affaires. Pour répondre à votre question, effectivement, le partenariat et l’association avec des industriels internationaux pour la production sur le territoire marocain est une approche directe et efficace pour améliorer l’expérience et le savoir-faire. C’est aussi le moyen direct de rester dans la veille technologique et technique selon les standards et selon l’actualité mondiale.

Pensez-vous que l’évolution des technologies est si rapide que l’on ne puisse pas créer une industrie au Maroc sans partenaires technologiques ?

Pour cette question, je vais parler uniquement de mon secteur d’activité qui est considérée comme l’activité sans frontières où le coût de production, celui des ressources techniques qualifiées, celui de la matière en général et bien d’autres facteurs sont des atouts déterminants pour réussir et s’imposer. S’ajoute, bien sûr, à cela, la demande pressante en technologies de pointe qui, effectivement, évoluent très rapidement.

Dans ce genre de contexte et surtout pour l’activité automobile, on ne peut pas évoluer seul, que ce soit au Maroc ou ailleurs. D’où la nécessité de nouer des partenariats à grande valeur ajoutée et à fort potentiel technique et technologique pour garantir le maximum de chances de réussite. Et surtout, il faut ajouter que le Maroc a fait de grands efforts pour créer un vrai écosystème d’affaires et de production industrielle.

Peut-on même évoquer la nécessité d’avoir des partenaires financiers ? 

Le volet financier, évidemment, est un pilier important de ce montage d’affaires. S’associer à des acteurs forts et crédibles comme partenaires financiers ne peut que booster, dans le bon sens, le développement d’affaires gagnantes et efficientes. La compétitivité dans le secteur de l’automobile ne tolère pas du tout la défaillance financière.

Qu’est-ce pour vous que le « Made In Morocco » aujourd’hui, et plus exactement quels chemins doit-il prendre pour être développé ?

Comme l’a toujours cité notre Ministre de l’Industrie et du Commerce, Monsieur Ryad Mezzour : L’industrie marocaine a su démontrer que els compétences marocaines pouvaient tout faire. Le « Made In Morocco » est désormais une marque reconnue à l’international. La marque Maroc, « c’est pouvoir faire ce que nous savons faire et parfois beaucoup mieux que les autres ». Nous devons continuer à croire en nos compétences et rester de bons partenaires avec les leaders mondiaux sur les chantiers de production au Maroc.

De quels atouts disposez-vous pour faire émerger le Made in Morocco ? 

Déjà et pour rappel : dans le Nouveau Modèle de Développement présenté par la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), le « Made in Morocco » se doit d’être marqueur de qualité, de compétitivité et de durabilité, en vue d’accélérer l’intégration du Royaume dans les chaînes de valeur mondiales et régionales. Le fait de situer le sujet à ce niveau stratégique de notre pays est déjà l’atout majeur en soi-même.  

Le Made in Morocco peut-il exister sans l’export compte tenu de la grandeur de son marché ?

Absolument pas. L’export est un moteur pour la réussite du concept « Made in Morocco »

Les produits fabriqués au Maroc ont mauvaise presse auprès des acteurs économiques du pays et aussi parfois à l’international. Qu’est-ce qui manque à l’industrie marocaine pour être reconnue ?

La communication peut toujours jouer un rôle majeur. Les producteurs au Maroc sont assujettis à des normes de qualité comme partout dans le monde et la certification de la conformité des produits dans le cadre de la surveillance des marchés et également dans le souci de perfectionnement qualitatif sont les choses qui doivent être le mieux et bien communiquées tout simplement.

Trouvez-vous vos confrères trop timides ?

Pas du tout. Nous sommes tous sur le bon chemin pour le développement de l’industrie marocaine.

L’évolution technologique peut, selon certains commentateurs, fournir des opportunités au Maroc comme la création d’usines de véhicules électriques ou à hydrogène en petites séries, comme l’établissement de champs d’éolienne ou de panneaux photovoltaïques, peut-on imaginer ce développement sans l’aide des « champions internationaux » du genre ?  

En étant seul, on ne peut rien faire. L’exercice des grandes usines est déjà lancé et le Maroc marche à pas sûrs !

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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