Du côté des fluides…

Date:

Lors de la table ronde con sacrée aux lubrifiants et autres fluides et additifs, Amine Belemlih, directeur général de GAFC, a mis l’accent sur l’aspect hautement technologique du liquide refroidissement comme de l’AdBlue. Il a alerté les auditeurs de cette table ronde sur les dangers relatifs à une mauvaise utilisation de ces produits, des dégâts que peuvent causer des produits de mauvaise qualité et de la nécessité de respecter les consignes des fabricants. Ce qui semble peu important se révèle dangereux pour le moteur comme pour l’automobiliste. Nous avons sélectionné quelques slides d’information conçus par Monsieur Belemlih pour rappeler quelques points essentiels.

Le liquide de refroidissement

A quoi sert-il ? 

  • Refroidir le moteur
  • Protéger les différents matériaux utilisés (aluminium, fonte…) contre les risques d’oxydation
  • Ne pas altérer les composants non métalliques 
  • Protéger le circuit de la formation de dépôts
  • Protéger contre les cavitations, conduisant à la corrosion des parois, surtout les parois des chemises dans les poids lourds

Quels problèmes peuvent survenir ?

Des problèmes de corrosion 

La corrosion affecte toutes les parties métalliques, et spécialement l’aluminium. De petites particules métalliques commencent à circuler dans le système de refroidissement causant des dommages aux pièces mécaniques et des fuites à terme.

Des problèmes de dépôts de calcaire

Alors que le moteur marche, la chaleur cause la formation de calcaire sur les surfaces chaudes. La couche de calcaire agit comme un isolant thermique, empêchant le liquide de refroidissement d’absorber la chaleur du moteur, tout en diminuant le diamètre des conduits du liquide, réduisant donc la quantité du liquide qui circule.

Des problèmes de corrosion ou de cavitation des chemises

Bien que la paroi extérieure de la chemise du piston baigne dans le liquide de refroidissement, l’inertie du fluide crée de petites poches de vide, qui provoquent l’apparition de bulles sous forme de vapeur sur la paroi de la chemise. Lorsque la chemise vibre à travers les poches de vide, ces bulles implosent sous une pression énorme de 1 000 bar et expulsent de petits morceaux de la chemise.

Liquides de refroidissement : Les différentes technologies

Traditionnel (Silicate, Borate, Phosphate…)

  • Fréquence de changement : 2 à 3 ans ou 30000 à 70000km
  • Le plus couramment en vente sur le marché car le moins cher

Hybride

  • mélange de sels inorganiques traditionnels et acides organiques, mais à dominance organique pour une durée de service prolongée)

OAT (Organic Acid Technology) :

  • Gamme moyenne : 100 000 à 150 000 Km 
  • Haut de gamme : fréquence de changement : 3 ans ou 150 000 à 250 000 Km voire 1 million de Km plus pour les meilleures formulations
  • La plupart des constructeurs automobiles l’utilisent pour les premiers remplissages

Liquides de refroidissement : composition

Typiquement, un liquide de refroidissement est composé de :

  1. Eau déminéralisée
  2. Glycol
  3. Pack d’inhibiteurs 

Effet du Glycol : le pourcentage de glycol dans la solution détermine le point de congélation du mélange. La présence du glycol augmente aussi la température d’ébullition, donc retarde le passage à l’état gazeux en cas de surchauffe du moteur. Le pourcentage le plus courant et celui recommandé par les constructeurs automobiles est 50 % de glycol (ou -37°C)

Quand faut-il changer le liquide de refroidissement ?

Généralement tous les 2 à 3 ans ou de 30 000 à 70 000 Km pour les liquides de refroidissement traditionnels, pour les nouvelles technologies à longue vie OAT et HOAT, cela atteint 5 ans ou 250 000 Km à 1 million Km.

Liquides de refroidissement

STANDARDS: Les plus anciens et les plus répandus pour les LR sont le ASTM D3306 (Etats unis) pour les véhicules léger et ASTM D6210 pour les poids lourds et le BS6580 (BS: British Standard) pour les légers et lourds.

Chaque constructeur automobile  a défini son standard qui garantit le bon fonctionnement et la protection du circuit de refroidissement de ses moteurs, exemples: Audi: TL 774 , Cummins: CES 14603, MAN: MAN 324, Mercedes-Benz: MB-Approval 325.5 

La plupart des LR sont conçus pour les pays froids donc à 50% de Glycol (-37°C) avec un minimum de 33% (-18°C)

Erreurs fréquentes d’utilisations des liquides de refroidissement

Rapport du mélange avec l’eau : même avec les concentrés, on ne doit pas dépasser 1 L de concentré pour 2L d ’eau DEMINERALISEE pour éviter les dépôts de calcaire.

Il ne faut pas utiliser l’eau de table car cela contient des minéraux qui peuvent devenir un calcaire ou réagir avec les inhibiteurs de corrosion

Erreurs fréquentes d’utilisations d’antigel

Mélanger les antigels : Les inhibiteurs de corrosion sont des produits chimiques complexes, les mélanger peut conduire à des réactions indésirables, ce qui réduit la durée de vie du liquide de refroidissement !

Au moment de changer un liquide de refroidissement, il faut rincer convenablement pour évacuer les restes de l’ancien liquide et les éventuels particules et métaux dans le circuit, surtout si on remarque des traces de corrosion ou de calcaire.

Les liquides ne sont pas tous compatibles entre eux. Ne pas ajouter un liquide de refroidissement à un autre présent dans le radiateur sans indications

Qu’est-ce que l’Adblue ?

  • L’AdBlue, nom commercial propriété de la VDA, est une solution liquide spécialement conçue pour les véhicules fonctionnant au gazole. Composée à 32,5% d’urée pure de grade spécial et à 67,5% d’eau déminéralisée, l’AdBlue permet de changer les oxydes d’azote émis par les moteurs diesel en fonctionnement en vapeur d’eau et en azote, des composants inoffensifs pour l’homme et l’environnement. 
  • Ce composant se retrouve uniquement dans les véhicules embarquant une technologie SCR (pour Selective Catalytic Reduction, ce qui donne en français Réduction Catalytique Sélective). 
  • Le nom Adblue® est octroyé par la VDA après audit de conformité des procédures et matières premières utilisées

Dérives du marché

  • Des produits non-conformes sont fabriqués à partir d’urée de grade fertilisant.
  • L’urée de grade fertilisant contient beaucoup d’impuretés qui endommagent le circuit d’échappement

Conséquences de l’utilisation de l’Adblue de mauvaise qualité

  • Blocage de la pompe et du système d’injection de l’Adblue
  • Colmatage du système d’échappement•
  • Endommagement de la jauge de niveau de l’Adblue
  • Une puissance moteur très réduite.
  • Des fumées inhabituelles.
  • Un mode dégradé du moteur.
  • Et le plus important, l’endommagement du système SCR qui coûte des dizaines de milliers de dirhams à remplacer. 
Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.rechange-maroc.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img
spot_img
spot_img

Articles similaires
Related

CAPRAM vers une classification de ses métiers

L’un des rares importateurs à « collectionner » les...

Somadeco s’offre le doublé !

Très engagé dans la professionnalisation du secteur et la...

AD Maroc en route pour la norme de management de la sécurité de l’information ISO 27 001 !

Présidant aux destinées d’AD Maroc, Fouad Belemlih s’est engagé,...

« L’engagement de tous est indispensable et est profitable à tous ! »

Alors qu’une structuration plus opérationnelle de sa société lui...